Le plan d’action du socle européen des droits sociaux est un instrument fondamental pour répondre à la crise économique et sociale et la dépasser. Telle a été la conclusion des ministres des 27 États membres lors de la première séance du conseil informel « Emploi et affaires sociales » des ministres de l’Union européenne.
Les ministres, les partenaires sociaux et la société civile ont affirmé clairement que le plan d’action devait être ambitieux et fort, et démontrer que seule une Europe sociale pouvait être à même de dépasser la crise que nous vivons. Les travaux ont débuté par une séance plénière qui a inclus la participation du vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, ainsi que celle du commissaire européen à l’Emploi et aux Affaires sociales, Nicolas Schmit, du directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder, et du directeur de la Direction de l'emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE, Stefano Scarpetta.
Lors de la séance matinale, présidée par la ministre portugaise du Travail, de la Solidarité et de la Sécurité sociale, Ana Mendes Godinho, on a conclu qu’il était essentiel d’établir des mesures extraordinaires pour soutenir l’emploi dans la riposte à la crise. La priorité absolue est donnée à la création et au maintien des emplois, ainsi qu’au plan d’action, présenté par la Commission européenne en mars, qui devra constituer un instrument pour dépasser et répondre à cette crise sans précédent, tout en s’assurant de ne négliger personne lors de la transition verte et numérique.
Visant à discuter les thèmes prioritaires pour la reprise économique et sociale de l’Europe, trois séances de travail ont eu lieu en parallèle, couvrant les domaines de l’emploi, des qualifications, ainsi que de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Les ministres ont révélé leur ambition d’établir un plan d’action composé d’objectifs de qualité et mesurables.
L’égalité entre les femmes et les hommes comme facteur de la reprise
La séance de l’après-midi s’est penchée sur « L’égalité entre les femmes et les hommes comme facteur de la reprise ». Elle a été présidée par la ministre d’État et de la Présidence du Portugal, Mariana Vieira da Silva, et a inclus la participation de la commissaire européenne à l’Égalité, Helena Dalli, l’occasion d’aborder des questions liées à l’impact de la pandémie sur les inégalités entre les femmes et les hommes.
Outre les questions liées à la santé, et en dépit de tous les efforts de l’UE et de tous les États membres pour en atténuer les effets, les mesures adoptées pour contrôler la pandémie ont eu un impact sans précédent sur le plan économique et social sur les familles et le marché du travail, exacerbant les inégalités préexistantes entre les femmes et les hommes.
C’est pourquoi l’une des priorités de la présidence portugaise du Conseil de l’UE est de garantir que cette question soit incluse dans la concrétisation du socle européen des droits sociaux, afin de promouvoir l’égalité des chances et le plein développement du potentiel de chacun.
Tous ont admis que les politiques définies dans ce contexte devaient non seulement répondre aux inégalités conjoncturelles, mais aussi agir sur les facteurs structurants des inégalités aggravées par les conséquences de la pandémie. En effet, ces facteurs continuent de limiter et de conditionner la participation des femmes sur le marché du travail et aux postes de décision.
Il est fondamental que l’UE et les États membres assument l’égalité entre les femmes et les hommes comme moteur de la reprise et condition de développement durable, mais aussi comme une réponse aux défis de la double transition, pour une société plus écologique et plus numérique. Dans ce contexte, l’impulsion donnée par la Commission européenne pour intégrer la perspective hommes-femmes dans les plans nationaux pour la reprise et la résilience a été décisive.
De même, la présidence portugaise est déterminée à proposer une réponse conjointe appuyée sur des données concrètes qui permettent d’évaluer l’impact réel et les effets de la crise de la COVID-19 sur le marché du travail, les revenus et la conciliation entre la vie personnelle, familiale et professionnelle. Ces données seront publiées le 5 mars prochain par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) et serviront de base aux conclusions du Conseil présentées par la présidence portugaise.