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Actualité

La présidence portugaise demande « un engagement collectif » dans la lutte contre le racisme

Conférence de haut niveau sur la discrimination raciale et l’intolérance

20 avr. · 21h20

© Présidence portugaise du Conseil de l'Union européenne 2021 / Pedro Sá da Bandeira

La ministre portugaise de la Justice appelle à l’engagement collectif dans la lutte contre le racisme et la xénophobie, soulignant qu’« il semble qu’ait ressurgi, en plein XXIe siècle, une doctrine de démonisation de la différence ». Francisca Van Dunem entend donc que « nous devons assumer collectivement un engagement dans la lutte contre le racisme, sous toutes ses formes, et contre la xénophobie ».

 

Lors de la Conférence de haut niveau sur la discrimination raciale et l’intolérance, organisée dans le cadre de la présidence portugaise du Conseil de l’UE, la ministre a rappelé que « nous assistons aujourd’hui à l’expansion de mouvements radicaux, qui ont recours à des discours de haine, à des manifestations d’intolérance et de violence contre certains groupes et secteurs de la population », et que ce phénomène est particulièrement évident sur Internet et qu’il est d’autant plus exacerbé en raison de la pandémie de COVID-19.

 

C’est pourquoi Van Dunem a réitéré que la présidence portugaise partage « la devise qui oriente la réponse européenne : ce qui est considéré illégal hors ligne doit aussi l’être en ligne et, par conséquent, il est fondamental d’améliorer la capacité de collecte et de conservation des preuves obtenues en contexte numérique, afin de traduire en justice les auteurs de conduites illicites qui ébranlent les fondements de la démocratie ». La diversité « n’est pas une menace, mais bien une richesse : c’est ce que l’Europe et les citoyens européens attendent de nous », a conclu la ministre.

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Francisca Van Dunem, ministre de la Justice © Présidence portugaise du Conseil de l'Union européenne 2021 / Pedro Sá da Bandeira

Pour une société plus inclusive et plus démocratique

Le secrétaire d’État portugais aux Affaires étrangères et à la Coopération, Francisco André, a fait remarquer que « la discrimination raciale, ainsi que l’intolérance qui s’y rapporte, représentent une violation des droits humains. C’est un affront à la dignité humaine. Il n’y a aucune explication valable biologique, politique ou de supériorité culturelle qui puisse les justifier ».

 

Francisco André, qui a ouvert la conférence en représentation du ministre d’État et des Affaires étrangères du Portugal, a signalé le fait que « dans certains pays l’encadrement juridique anti-discrimination n’existe pas ou n’est pas en ligne avec les instruments internationaux des droits humains, ce qui doit changer ». Et il a poursuivi en affirmant que « même dans des pays qui ont connu des développements législatifs importants, les violations et les abus persistent », ce qui fait ressortir d’autant plus « le besoin de combler le fossé entre le cadre juridique et la pratique sociale ».

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Francisco André, Secrétaire d'État aux Affaires étrangères et à la Coopération © Présidence portugaise du Conseil de l'Union européenne 2021 - António Pedro Santos/LUSA

Lutter contre la discrimination doit représenter un effort mondial

Le vice-président de la Commission européenne, en charge des Migrations et de la Promotion du mode de vie européen, Margaritis Schinas, qui a participé virtuellement à la conférence, a évoqué les traités fondateurs de l’Union : « le Traité nous rappelle que l’Union européenne a été fondée dans le respect de la dignité humaine, dans une société où règnent le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les hommes et les femmes. Telle est l’essence, tel est l’ADN de l’Europe. »

 

La haute-commissaire des Nations unies aux Droits de l’homme, Michelle Bachelet, a souligné dans son message les efforts de l’UE dans la lutte contre la discrimination, avec le Plan d’action de l’UE contre le racisme 2020-2025 et le plan sur 10 ans pour l’intégration des Roms, tout en insistant sur le fait qu’il est crucial de « combler le vide entre la loi et la politique, et établit des mesures concrètes pour mener à des changements réels » des comportements, au niveau mondial.

 

Cette Conférence de haut niveau sur la discrimination raciale et l’intolérance s’inscrit dans le cadre d’une série d’initiatives vouées à la promotion des valeurs européennes de la démocratie. Les premières, au mois d’avril, ont été la célébration du « 10e anniversaire de la Convention d’Istanbul : état de l’art » et la conférence « Dialogue informel sur l’intégration ». La prochaine initiative, la conférence de haut niveau sur l’état de droit, se tiendra au mois de mai.